L’association STAND supporte les projets de Malika Djardi et tend à soutenir des initiatives artistiques collectives ou individuelles dans le champ chorégraphique, de la performance et des arts visuels. Le travail chorégraphique de Malika Djardi allie une recherche plastique et scénique. Sa recherche artistique s’intéresse à nos pratiques socio-culturelles, croyances et perceptions du monde avec la volonté de les remettre en jeu dans son travail en créant un langage et un univers singulier. Elle tente de décloisonner et d’ouvrir la pratique chorégraphique en l’alliant à d’autres genres ou disciplines comme le documentaire, l’architecture ou le cinéma.
De ces différentes pièces qui semblent se réfléchir entre elles comme un jeu de miroir, se distinguent des motifs communs. Les questions du corps, du langage et de l’identité, tout comme le rapport au rituel, l’oscillation entre le concret et l’abstraction ou encore le visible et l’invisible traversent sa démarche. On y trouve aussi un certain goût pour la transformation comme en témoigne Horion, avec son jeu de rythme et de corps sonores.
L’artiste formule son rapport au mouvement en ces termes : «Rien n’a de sens que ce qui nous bouge». Pourtant sans rien y paraître, la chorégraphe déploie dans ses pièces une distance ménagée au plus juste entre la danse et son propos. C’est avec une forme de modestie, sans aucun effet spectaculaire que l’artiste défait les clichés ou les subvertit. Ce faisant, elle redonne au geste artistique sa vitalité et son engagement, ouvrant ainsi dans chaque pièce un espace où le spectateur peut circuler.
@ Christhope Louergli
Originaire de Lyon, Malika Djardi se forme à la danse contemporaine à l’UQAM de Montréal, puis au Centre National de Danse Contemporaine à Angers de 2009 à 2011. Elle a été interprète pour Mélanie Perrier, Joris Lacoste, Ola Maciejewska, Alexandre Roccoli entre autres et Pierre Droulers avec qui elle continue de collaborer.
Développant son propre travail avec le solo Sa prière, crée en avril 2014 à la Raffinerie à Bruxelles, elle poursuit une recherche sur la performance comme objet de documentation notamment en interviewant sa mère, convertie du catholicisme à l’islam. Le duo Horion, album de sept morceaux dansés, a été crée aux Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint-Denis (FR) en mai 2016. Pour la Biennale de Charleroi Danse (BE) en 2017, elle imagine la pièce-conférence 3 abordant le genre de la science-fiction et la question des émotions dans un rituel de fertilité désabusé. Épisode, pensé comme un format de séries courtes, prolonge cette réflexion. Le premier épisode a été présenté aux Brigittines à Bruxelles (BE) en juin 2019 dans le cadre de Memories of the XXIInd Century. Elle est en résidence de création au Centre National de la Danse (FR) en 2019-2020 pour PIER 7, qui prend pour point de départ un dialogue avec le skateboardeur professionnel JB Gillet. La pièce a été créée aux Subsistances à Lyon (FR) les 14,15 et 16 décembre 2021. Sa dernière pièce, Martyre, hommage a sa mère souffrant d’Alzheimer, a été créée le 27 mars 2024 dans le cadre du festival Le Grand Bain avec le Gymnase CDCN de Roubaix (FR).
@ Jean Alain Corre
@ Thierry Hauswald